Les Carnets du sous-sol
Raconter tout au long comment j'ai raté ma vie en me déshabituant de vivre, en rageant sans cesse dans mon sous-sol, non, vraiment, ce n'est pas intéressant. Pour faire un roman il faut un héros, mais moi, comme si je faisais exprès, j'ai réuni ensemble tous les traits d'un anti-héros. Et puis, tout cela produira une impression détestable, parce que nous sommes tous déshabitués de vivre, parce que tous nous boitons plus ou moins.
Rédigé au chevet de sa femme agonisante, Les Carnets du sous-sol marque un point de rupture dans la carrière de Dostoïevski qui écrira par la suite ses quatre grands romans que sont Crime et châtiment, L'Idiot, Les Démons et Les Frères Karamazov. Nettement moins célébré que ces autres oeuvres, ce court récit n'en est pas moins intéressant pour autant.
Divisée en deux parties, la longue nouvelle dresse le portrait d'un des "personnages de l'époque qui vient de s'écouler", c'est à dire de la première moitié du dix-neuvième siècle. Dans la première partie, le narrateur tente de se décrire lui même, de mettre à jour ses angoisses et ses frustrations et de faire comprendre à son lecteur les raisons de son isolement volontaire. Il se décrit comme un homme méchant, envers les autres et lui même, avançant tête baissée vers sa propre déchéance avec un plaisir maladif de désespéré.
La deuxième partie des Carnets du sous-sol est le récit d'un épisode du passé du narrateur qu'il intitule non sans un certain sens de la poésie "A propos de neige fondue". Un dîner d'adieu à un vieil ami tourne mal et notre conteur se retrouve dans un bordel en la compagnie d'une jeune femme. Grisé, il laisse s'écouler les mots durs qui lui viennent à l'esprit mais loin de blesser la prostituée, ses paroles semblent lui redonner espoir.
Hélas, le dénouement de cette histoire, dont la faute n'incombe qu'au narrateur lui même, le laissera plus dépité qu'avant. Dégoûté autant par les autres que par sa propre personne, il n'aura plus d'horizons où s'enfuir et nul autre choix que de se tapir dans son souterrain, son coin, son désespoir.
Divisée en deux parties, la longue nouvelle dresse le portrait d'un des "personnages de l'époque qui vient de s'écouler", c'est à dire de la première moitié du dix-neuvième siècle. Dans la première partie, le narrateur tente de se décrire lui même, de mettre à jour ses angoisses et ses frustrations et de faire comprendre à son lecteur les raisons de son isolement volontaire. Il se décrit comme un homme méchant, envers les autres et lui même, avançant tête baissée vers sa propre déchéance avec un plaisir maladif de désespéré.
La deuxième partie des Carnets du sous-sol est le récit d'un épisode du passé du narrateur qu'il intitule non sans un certain sens de la poésie "A propos de neige fondue". Un dîner d'adieu à un vieil ami tourne mal et notre conteur se retrouve dans un bordel en la compagnie d'une jeune femme. Grisé, il laisse s'écouler les mots durs qui lui viennent à l'esprit mais loin de blesser la prostituée, ses paroles semblent lui redonner espoir.
Hélas, le dénouement de cette histoire, dont la faute n'incombe qu'au narrateur lui même, le laissera plus dépité qu'avant. Dégoûté autant par les autres que par sa propre personne, il n'aura plus d'horizons où s'enfuir et nul autre choix que de se tapir dans son souterrain, son coin, son désespoir.