Batman : Rire et mourir
Batman : The Killing Joke
Alan Moore et Brian Bolland
Alan Moore et Brian Bolland
Rire et mourir, ou quand le grand Alan Moore, scénariste des cultissimes Watchmen et V pour vendetta ainsi que d'oeuvres plus complexes comme From Hell, prend en main l'un des personnages les plus emblématiques de la bande dessinée américaine ; j'ai nommé Batman. Lorsque Moore s'attaque à quelque chose il ne le fait jamais à moitié, poussant ses idées jusqu'au bout d'elles mêmes et, à défaut d'avoir pu travailler durablement sur la série phare de DC Comics, il nous a livré un court album (seulement 46 pages) qui pousse le héros dans ses ultimes retranchements psychologiques, dévoilant un Bruce Wayne empli de questions métaphysiques.
Mais le personnage central du récit est nul autre que ce sympathique déjanté de Joker et c'est en ceci que Moore opère une révolution dans le monde du comics, laissant paraître la nécessité absolue qu'éprouve le héros vis à vis de son némésis. Il en dépend fondamentalement et son avenir est lié à celui qu'il aimerait voir disparaître pour toujours. Les frères Nolan ont bien compris la leçon en écrivant leur largement surcoté The Dark Knight, choisissant à leur tour de consacrer plus de temps au développement du Joker qu'à celui de leur soi-disant personnage principal.
La construction en flash backs successifs retraçant la naissance du Joker remet en cause toute notion de bien et de mal comme le concevaient auparavant Wayne et le lecteur et le récit s'éloigne largement des formes classiques du genre, laissant notamment un fin très ouverte. Les illustrations de Bolland sont magnifiques et ont largement contribué à l'image qu'on retient du Joker joué par Jack Nicholson ou feu Heath Ledger. Il existe deux versions de la bande dessinée, l'originale qui fut colorisée à l'époque par John Higgins avec des couleurs vives et une nouvelle édition dont les couleurs, plus sobres, ont été retravaillées par Bolland lui même.
Mais le personnage central du récit est nul autre que ce sympathique déjanté de Joker et c'est en ceci que Moore opère une révolution dans le monde du comics, laissant paraître la nécessité absolue qu'éprouve le héros vis à vis de son némésis. Il en dépend fondamentalement et son avenir est lié à celui qu'il aimerait voir disparaître pour toujours. Les frères Nolan ont bien compris la leçon en écrivant leur largement surcoté The Dark Knight, choisissant à leur tour de consacrer plus de temps au développement du Joker qu'à celui de leur soi-disant personnage principal.
La construction en flash backs successifs retraçant la naissance du Joker remet en cause toute notion de bien et de mal comme le concevaient auparavant Wayne et le lecteur et le récit s'éloigne largement des formes classiques du genre, laissant notamment un fin très ouverte. Les illustrations de Bolland sont magnifiques et ont largement contribué à l'image qu'on retient du Joker joué par Jack Nicholson ou feu Heath Ledger. Il existe deux versions de la bande dessinée, l'originale qui fut colorisée à l'époque par John Higgins avec des couleurs vives et une nouvelle édition dont les couleurs, plus sobres, ont été retravaillées par Bolland lui même.