Le Carrefour de la mort

Publié le par the idiot

Kiss of Death
(1947)
Henry Hathaway
Victor Mature, Richard Widmark

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                  Avec Le Carrefour de la mort, Hathaway signe un polar sombre où la tension devient palpable tant le héros est plongé dans un fatalisme de plus en plus profond. Victor Mature interprète parfaitement le rôle de Nick Bianco, communiquant ses doutes par un regard inquiet accentué par de magnifiques éclairages. Face à lui, on trouve dans son premier rôle au cinéma un tout jeune Richard Widmark qui donne vie à l'étrange Tommy Udo.
                  Le personnage de Widmark n'a pas a priori une grande importance, le conflit principal tournant plutôt autour de la collaboration entre Bianco et la police puis de l'incapacité de celle-ci à protéger le témoin lorsque Udo est acquitté. Mais telle est le charisme de Widmark qu'il s'empare de ce qui aurait pu n'être qu'un petit rôle pour créer un personnage inquiétant dont l'aura pèse sur tout le film (ce qui lui donne en grande partie sa force) et démontrer toute l'étendue de son talent monstrueux. Le rire sadique et le rictus compulsif qui sont les marques de fabrique de ce rôle ont sans doute influencé les acteurs ayant joué des rôles de psychopathes depuis 60 ans.
                  La mise en scène de Hathaway, toute en sobriété, sied parfaitement à ce genre de film qui s'inscrit dans la veine ultra réaliste des films policiers et criminels produits pas la Fox au cours des années 1940. Tourné dans des décors réels à New York, Le Carrefour de la mort dégage une certaine authenticité qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Samuel Fuller ou d'Anthony Mann.

Publié dans Cinéma

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