Le Point de non retour

Publié le par the idiot

Point Blank
(1967)
John Boorman
Lee Marvin, Angie Dickinson

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            Avec ce qui est seulement son deuxième long-métrage, John Boorman s'affirme comme étant un réalisateur singulier assumant pleinement ses idées de mise en scène avant-gardistes dans ce qui aurait du être un simple film de genre. Seulement, à l'inverse d'un Ridley Scott qui se contente depuis plusieurs décennies de resservir toujours le même plat à ses invités, Boorman respecte son public et cherche à le surprendre et à faire s'activer ses petits neurones.
            Walker, interprété par l'immense Lee Marvin, s'est fait doubler par son complice Reese. Ce dernier lui a ravi non seulement sa part du butin mais aussi sa femme à la suite d'un casse, tentant au passage de mettre un terme à ses jours. Un an plus tard, Walker est de retour en ville, en pleine forme et de méchante humeur. Il dit ne vouloir que deux choses; son argent et sa vengeance. Mais alors qu'il se retrouve dans une spirale de plus en plus violente, le spectateur ne peut s'empêcher de penser que derrière son regard implacable Walker cherche autre chose, peut être retrouver la vie qu'on lui a volé ou juste un semblant de vérité auquel s'accrocher, un peu plus longtemps. On ne le saura jamais précisément.
            Dès la première séquence, la mise en scène surprend. La narration est fragmentée comme l'est notre perception des choses, mais peu à peu tous les éléments se mettent en place. Suit une longue séquence au son des pas de Walker, le son joue un rôle important tout au long du film et crée une ambiance tendue et rythmée. Puis viennent les retrouvailles mais je ne vous gâcherai rien. Il me suffit de dire à quel point le film est marqué à chaque instant par une inventivité visuelle époustouflante et recèle de scènes cauchemardesques d'une violence inouïe (pour 1967 s'entend).

Publié dans Cinéma

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